Agence Universitaire de la Francophonie (AUF
Université de Sfax Tunisie
Institut Institut supérieur d’administration des affaires (ISSAS)
|
Présenté par :
Léon Lazare Diouf - Sénégal
|
Encadré par :
Mohamed Wajdi Triki
|
En collaboration avec l’ADEPME:
|
Ce master délivre à terme un diplôme international certifié par l’Institut Supérieur d’Administration des Affaires (Université de Sfax- Tunisie) en partenariat avec l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF - Paris), l’Institut Francophone pour l’Entrepreneuriat (IFE - Ile Maurice) et l’Université Virtuelle de Tunis (UVT).
|
REMERCIEMENTS
Je voudrais, au soir de ce mémoire, rendre grâce à Dieu Tout-Puissant et Le remercier d'avoir exaucé mes prières.
Puisse Dieu me pardonner et m'excuser auprès de tous ceux que j'ai eu à indisposer durant cette épreuve et durant toute cette formation.
Au regard de leur nombre très important, devions nous éviter d'ouvrir une liste.
Toutefois qu'il nous soit permis de dire merci de manière solennelle à certaines d'entre elles.
A mon Encadreur et enseignant Monsieur Mohamed Wajdi Triki Enseignant à L’université de SFAX.
A l’ADEPME pour la disponibilité de l’information qui nous a aidés dans l’accomplissement de ce travail de longue haleine.
A Tous les professeurs et tuteurs qui n’ont ménagés aucun effort pour notre réussite.
A l’encadrement pédagogique plus particulièrement à Allala Ben Haj Youssef enseignant chercheur et responsable pédagogique Master FACE et à Madame Feriel Fourati, Responsable Administrative Master FACE, celle qui nous a guidés sans relâche tout au long de l’année dans nos démarches
A Tous les Etudiants FACE de la promotion 2010/2011 plus particulièrement Mamadou Diaw du Sénégal et mon Frère Haïtien Michel Moreau.
A l’AUF dans son ensemble et ISAS qui nous ont permis d’accomplir cette formation.
Un très grand merci à l’AUF pour la bourse qu’elle m’a accordée pour me permettre de suivre cette formation malgré le manque de moyens.
Enfin, nous disons merci à nos parents et amis qui ont eu à nous soutenir de près ou de loin tout au long de cette épreuve.
SIGLES ET ABREVIATIONS
PME :Petites et Moyenne Entreprise
OCDE : Organisation de coopération et de Développement Economique
ADEPME :Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes entreprises
FNPJ : Fond National de Promotion de la Jeunesse
ANPJ : Agence Nationale de Promotion de la jeunesse
FPE : Fonds de Promotion Economique
APIX : Agence chargée de la Promotion des Investissements et des grands travauX
UEMOA : Union Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique de L’Ouest
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
PIB : Produit Intérieur Brut
ISR : Impôt Sur le Revenu
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
DSRP : Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté
SDSP : Stratégie de Développement du Secteur Privé
RESAMPE : Réseau Sénégalais d’Appui à la Micro, Petite et Moyenne Entreprise.
L’accompagnement à la création et la consolidation d’entreprise au Sénégal : Cas de l’ADEPME
SOMMAIRE
Introduction ……………………………………………………………………………………………………………… 5
I- Politique d’accompagnement à l’entreprenariat au Sénégal……………………………………7
1- L’accompagnement : une pratique à physionomies diverses……………………………..7
2- Soutien et accompagnement des entrepreneurs au Sénégal………………………………8
3- Analyse global de l’impact des politiques d’accompagnement………………………….12
II- Les PME au Sénégal : Forces, faiblesses et perspectives……………………………….…………15
1- Forces et atouts des PME au Sénégal……………………………………………………….…………16
2- Faiblesses et limites des PME au Sénégal……………………………………………………………16
3- Perspectives du développement des PME au Sénégal…………………………………………17
III- L’accompagnement à la création d’entreprise au Sénégal : Le cas de l’ADEPME…….19
1- Présentation générale de la structure………………………………………………………………….19
2- Présentation de la démarche d’accompagnement de l’ADEPME………………………….19
3- Analyse critique de la démarche d’accompagnement de l’ADEPME……………………..22
4- Appréciation global de l’activité de l’ADEPME avec présentation des résultats……27
Conclusion….….………………………………………………………………………………………………………….31
Annexe………….……………………………………………………………………………………………………………33
Biographie………………………………………………………………………………………………………………….40
INTRODUCTION
L’entrepreneuriat a pris un départ vers une réussite inédite dans le développement de l’économie sociale ces dernières années. Il constitue désormais un levier important de création d’emploi et de richesse. Cependant il est nécessaire de noter qu’à l’absence de dispositifs d’accompagnement, les PME ont du mal à décoller contrairement aux grandes entreprises stabilisées par une sécurité financière réduisant les risques primaires d’échec. C’est fort de ce constat que l’accompagnement des PME pendant leur phase de démarrage reste d’actualité dans la mesure où elles sont pilotées par des entrepreneurs très limités dans leurs actions entrepreneuriales et managériales par l’insuffisance des ressources ainsi que par leurs capacités cognitives et leurs compétences souvent insuffisantes.
En effet il s’avère que 60% des PME n’atteignent pas leur 4éme anniversaire (OCDE 2001). L’accompagnement constitue en cela un levier de développement et de consolidation des entreprises puisqu’il met en «relation d’aide» l’accompagnant et l’accompagné, le premier apportant au second les informations utiles dans le déploiement du processus entrepreneurial : mais aussi transférant les connaissances et compétences indispensables pour transformer le projet d’entreprendre en projet d’entreprise (Brechet. 1994) et pour gérer de façon pérenne son entreprise (Sammut 2003). Cette réflexion stratégique est corroborée par les résultats d’études empiriques révélant que les entreprises accompagnées survivent plus que celles non accompagnées après leur démarrage. Cependant il est à noter que malgré cette nécessité pressante d’accompagnement des petits entrepreneurs, l’offre reste faible et presque inexistante en Afrique. Pourtant, la demande politique et sociale en matière d’accompagnement des petites entreprises africaines en particulier sénégalaises reste très fort en raison des contraintes (environnement institutionnel et économique peu attractif) et des difficultés (insuffisance de ressources : compétences limitées des entrepreneurs managers) qui pèsent sur la création et la survie des petites entreprises. Par ailleurs l’accompagnement des petites et moyennes entreprises au Sénégal est méconnu en l’absence ou face à l’insuffisance de travaux académiques. Sous un autre angle la qualité des prestations reste aussi un facteur jusqu’ici négligée. C’est ainsi qu’à travers cet écrit la problématique de l’accompagnement des entreprises au Sénégal sera analysée tout d’abord dans un cadre général avant de conclure en second temps avec une étude de cas concrète en passant par une revue succincte de la diversité des acteurs du terrain de l’accompagnement au Sénégal par une études sur les PME au Sénégal.
En claire pour le besoin de cet exposé, une démarche très synthétique sera adoptée pour y apporter des réponses satisfaisantes. Pour cela il conviendra tout d’abord de passer en revue la politique d’accompagnement à l’entrepreneuriat au Sénégal à travers une étude sur les dispositifs d’appui à la création mis en place au Sénégal le soutien apporté à l’accompagnement et la diversité sur la pratique de l’accompagnement au Sénégal. Après avoir construit cette approche généraliste sur l’accompagnement au Sénégal il conviendra ensuite de s’intéresser à une étude dépouillée sur les PME au Sénégal avant de couronner l’étude par une illustration représentative avec le cas de l’ADEPME. Cette étude illustrative nous permettra d’avoir une vision claire et constructive sur l’accompagnement au Sénégal avec les critiques et recommandations susceptibles de s’affirmer à la lumière de notre analyse.
Chapitre I : La politique d’accompagnement à l’entrepreneuriat au Sénégal
a-) L’accompagnement : Pratique à physionomies diverses
Bien que l'accompagnement ne soit pas une pratique nouvelle, elle a gagné dans les dernières années en popularité. Cette notion à la riche perception n’est pas intrinsèque à l’entrepreneuriat mais se retrouve dans divers domaines. L’accompagnement est pratiqué en éducation, en formation professionnelle, dans le domaine sportif, juridique, social ou encore socio-économique, dans le domaine hospitalier, et bien d'autres. Cette pluralité dans son champ d'application le rend parfois difficile à cerner, d'autant plus qu'il s'agit d'une pratique devant être adaptée selon les situations. Certains en parlent d'ailleurs comme d'une « nébuleuse » (Paul, 2002). La sémantique utilisée pour parler d'accompagnement illustre bien cette réalité. Dans la langue française, il est souvent synonyme d'aide, de conseil, de soutien, alors qu'en anglais, on en parle aussi avec des termes tels que counselling, coaching, tutoring, sponsoring ou encore mentoring.
La figure 1 reprend la nébuleuse telle que schématisée par Paul (2002).
Malgré tout, ces différents visages de l'accompagnement présentent des caractéristiques communes et reposent sur une même logique. Sa véritable essence est une question de position relationnelle, de valeurs et d'éthique (Roberge, 2002, p.2). Accompagner, dans son sens strict signifie « se joindre à quelqu'un pour aller où il va en même temps que lui » (Paul, 2002, p.54).
Au-delà d'une pratique, il s'agit à la fois un art et un métier mettant en relation un accompagné et l’accompagnateur lui-même dans l’atteinte d’un but unique et partagé car l’accompagnant joue à amener l’accompagné à l’atteinte d’un objectif qui dés qu’il est atteint constitue une fierté pour tous les deux. Cette relation apparait quelques soit le champ d’application de l’accompagnement. C’est ainsi qu’il sera nécessaire d’approfondir cette analyse en se focalisant sur l’accompagnement des créateurs d’entreprises en passant d’abord par l’étude sur les dispositifs d’accompagnement y afférents.
b-) Dispositifs d’appui et de soutien à l’accompagnement à la création et à la consolidation d’entreprise au Sénégal
Les mécaniques d'appui à la création d'entreprises, singulièrement en direction du public en difficulté, connaissent un élan particulier depuis quelques années. Des structures associatives et publiques côtoient désormais dans le champ de la création d'entreprise les acteurs historiques et institutionnels que sont les chambres de commerce et d'industrie et les chambres des métiers, ainsi que des acteurs privés spécialisés (experts comptables, avocats). C’est à travers ces dispositifs mis en place qu’est devenu envisageable le soutien à la création accordé aux jeunes créateurs et entrepreneurs.
L'objectif de ces dispositifs locaux, nationaux mais aussi ouest africain, est d'inciter les chômeurs ou les sans emplois à créer leur entreprise pour favoriser le développement économique et social de ces derniers en particulier et de leur environnement macroéconomique en général. Il0s sont en cela aidés par des associations, des coopératives et structures publiques, dont les métiers s'articulent autour de l'accompagnement et/ou du financement de projet. Œuvrant pour l'insertion par l'économique des jeunes porteurs de projet, ces dispositifs présentent une double facette. Ils apparaissent tout d’abord comme une voie possible de lutte contre le chômage et l'exclusion, et constituent enfin un maillon important de la politique de l'emploi. Ces derniers s'inscrivent de ce fait dans le champ de la politique sociale permettant un développement social à l’évidence. L’OCDE avait vu juste dans sa publication : OCDE (2001) « Encourager les jeunes à entreprendre » qui présente un tableau de synthèse des dispositifs de promotion de l'entrepreneuriat chez les jeunes (voir le tableau 1). Les jeunes constituent en effet un public cible très soutenu par les différents programmes. Bien qu'il faille admettre qu' «aucun pays ne le met en œuvre dans son intégralité» particulièrement le Sénégal, le tableau présente la totalité du processus, implanté de façon optimale, systématique et idéal.
Tableau 1 : Caractéristiques des dispositifs de promotion de l'entrepreneuriat
Formation hors du système d'enseignement ordinaire
|
Compétences en gestion des entreprises
Qualités d'entrepreneur
|
|
Aide au démarrage
Aide au développement de l'entreprise
|
Financement :
Capitaux : prêts, subventions, prix Accès au crédit
Soutien logistique
Locaux
Équipements
Idées
Conseils et encadrement
Soutien opérationnel
Planification
Gestion opérationnelle
Gestion financière
|
|
Formation de réseaux
|
Associations nationales et internationales
|
|
Transferts entre génération
|
De connaissances à travers le conseil D'entreprises et activité lors du départ à la retraite
|
Tiré d'OCDE (2001)
Pour Howard (1990) trois types de soutien facilitent le démarrage : le soutien financier, le soutien stratégique et le soutien commercial. De son côté Barès (2004) identifie trois axes pour faciliter l'accès à la création d'entreprise : l'appui financier, le développement d'un réseau conseil et le soutien logistique. Dans le cas d'une création ex-nihilo, le soutien fait appel aux conseils stratégiques, financiers, juridiques et fiscaux et à la mise en place de toutes les politiques fonctionnelles (production, communication, vente, gestion ou ressources humaines). Pour Maggioni et al. (1999), les mesures peuvent explorer deux objectifs : d'une part former et encourager les gens à devenir entrepreneur, et d'autres part diminuer les coûts liés aux activités entrepreneuriales (réduction de taxes, incubateur, information, prêts garantis et des subventions). On peut ainsi dire que les mesures visent aussi l'accès à trois types de capital :
vle capital financier,
vle capital humain
vle capital social.
Le premier relève davantage de mesures gouvernementales nationales, qui permettent aux entrepreneurs d'avoir accès à des fonds divers sous formes de subventions ou autres. Les deux autres, quant à eux, sont souvent l'affaire du milieu local. Ce sont donc les agents locaux qui ont la responsabilité de cette acquisition. Par le biais des programmes de formation et de suivi par des conseillers par exemple, les entrepreneurs peuvent acquérir de nouvelles compétences (capital humain) ou même être mis en relation avec divers réseaux (capital social). Sous l'influence croisée de ces agents, le territoire peut connaître de notables transformations pour s'assurer une dynamique économique favorisée par les pratiques d'accompagnement. Cet accompagnement entrepreneurial, s'inscrit dans la perspective de l'aide au conseil à la création et au management stratégique. Il s'agit d'une méthode fondée sur l'heuristique de décision et sur la systémique. Les démarches d'accompagnement à la création d'entreprise sont désormais courantes et font partie des préoccupations socio-économiques locales. Les actions collectives de sensibilisation à la création d'entreprise et d'accompagnement des créateurs émanent de cette nécessité de dynamiser le territoire local.
C’est ainsi que dans les années 80 l'aide à la création d`entreprises a commencé à se développer en Afrique. En effet l'échec des politiques Africaines macroéconomiques de lutte contre le chômage, la redécouverte des vertus de la petite entreprise sur les dynamiques locales de l'emploi, ainsi que la nécessité croissante pour de nombreux chômeurs de créer leur propre emploi mais aussi le malaise des travailleurs face aux routines du travail rémunéré ont conduit les pouvoirs publics à développer des initiatives d'aide à la création d'entreprise. Cependant, il est intéressant de repérer la spécificité de la situation actuelle du Sénégal: le développement de systèmes d'appui aux créateurs a fait l'objet d'une politique nationale avec des structures nationales et même des ministères dédiés sans oublier tout de même le privé. Plusieurs études ont effectivement montré que ce sont les acteurs locaux ou régionaux, tant privés que publics, qui ont pris le relais et créé leurs systèmes d'appui, pour relever les défis en terme d'emplois et de renouvellement des tissus socioéconomique locaux. Il en découle présentement un très grand nombre d'acteurs et une large diversification des actions engagées, qui se charpentent autour de trois axes : le développement de réseaux d'accompagnement, le soutien logistique et l'appui financier. Ces axes pourraient être croisés avec les publics ciblés (chômeurs, chercheurs, travailleurs voulant être leur propre chef...) pour aboutir à une segmentation plus pertinente des acteurs présents. Parmi ces derniers, on a l’ADEPME qui tient une place singulière, comme en témoigne le choix qui est fait de faire une étude succincte de la portée de son action et son impact dans l’économie sociale. En effet en dehors de l’ADEPME, beaucoup d’autres structures de l'économie sociale sont implantées sur le territoire sénégalais et offrent aujourd'hui des services d'accompagnement et de financements à des entrepreneurs s'inscrivant majoritairement dans l'économie classique. Ces structures de l'économie sociale partagées entre l’état et le privé cherchent, au delà de la création d'entreprises, à valoriser le droit à l'initiative. Elles revendiquent ainsi une insertion possible par le mérite, remettant en cause une logique de l'assistanat induite par le traitement social du chômage. Pour ce faire, elles ont, depuis plusieurs années, introduit des innovations sociales dans le champ de la création d'activités pour des publics en difficultés en se plaçant aux limites de plusieurs problématiques : celle du développement économique, du développement local, de l'insertion économique et de l'insertion sociale. Cherchant à déployer leurs services en réseau, elles s'appuient sur la mobilisation d'acteurs pluriels (publics et privés), dont les logiques et rationalités peuvent entrer en conflit. L'analyse de ces structures présente un intérêt majeur car elles concentrent des problématiques qui émaillent régulièrement les recherches à propos de l'économie sociale, ses rapports avec l'économie dite classique, sa professionnalisation, son inscription territoriale, ses tendances à l'isomorphisme organisationnel, ou la spécificité de son « utilité sociale ». C’est ainsi qu’il est important de noter l’utilité grandissante de la consolidation des dispositifs de soutien aux accompagnateurs à la création d’entreprise au Sénégal qui souvent se voient livrés à eux même. Malgré ce faible appui souvent inexistant les structures d’accompagnement continuent de s’implanter au Sénégal avec une pratique à visages multiples avec des impacts diversifiés et souvent pas des meilleurs ce qui révèle la nécessité de correction sur les procédés adoptés.
c-) Analyse globale de l’impact des politiques d’accompagnement
La confiance générée et la légitimité acquise permettent aux organismes de l'économie sociale d'engager les entrepreneurs dans une dynamique d'apprentissage de leur métier de manager et contribuent à façonner leur capital social et humain. Le dispositif d'aide est aujourd'hui plus ou moins bien établi et permet a priori de répondre à la diversité des besoins à chaque étape du processus de création de l'entreprise, depuis la sensibilisation à la question « pourquoi pas moi ? » aux premières commandes des clients. Force est de constater que l'offre de conseils, de formations et de financements a considérablement évolué au cours des deux dernières décennies. Des premiers rendez-vous individuels donnés dans une boutique de gestion aux effectifs bénévoles et réduits, on est passé à des cycles de formation très structurés délivrés par des professionnels du métier qui vous accompagne jusque dans le processus de consolidation de leurs projets d’entreprises.
Mais au delà de cette capacité à former des managers, les associations et organismes doivent développer par leurs outils d'accompagnement de véritables capacités à gérer un circuit professionnel. Ceci est particulièrement vrai lorsque l'activité créée n'est finalement qu'une activité de survie ou une activité qui permet tout juste de faire vivre la famille, sans avoir un véritable potentiel de développement (Richez-Battesti, 2003). La création d'entreprise est alors susceptible de limiter l'intégration économique. D'autant plus le créateur est confronté à l'isolement du chef d'entreprise et la faiblesse de ses revenus et ne permet pas toujours l'accès à la protection sociale. Il doit aussi affronter les risques de défaillance de son entreprise. Le créateur risque alors de continuer à s'inscrire dans cette précarité, déjà largement expérimentée dans sa trajectoire sociale et professionnelle antérieure (récurrence de petits boulots, instabilité professionnelle...). Ici, créer son entreprise c'est sortir de la précarité, mais c'est aussi rentrer dans un autre type d'incertitude. Les entrepreneurs de leur propre emploi, en réalisant leur projet, rentrent dans un « espace intermédiaire » (Roulleau-Berger, 1999). Richez-Battesti (2003) préfère parler d'espace de transition en ce sens qu'il débouche sur plusieurs configurations : soit la pérennisation de l'activité entrepreneuriale avec une logique de professionnalisation, soit un accès à l'emploi salarié exprimant ainsi pour eux une reformulation des règles d'accès à ce travail salarié, soit le retour à la situation initiale, voire à une forme d'isolement social. On voit ici que le projet d'insertion est largement corrélé à la nature de l'accompagnement. Et que la diversité des situations et des projets personnels requiert une diversité des formes d'accompagnement. C'est probablement dans cette capacité à se représenter cette diversité et à y répondre que l'économie sociale fait preuve d'une grande capacité d'innovation. Au-delà de la création d'un réseau de confiance qui permette aux entrepreneurs de s'insérer dans l'économie, elle va développer des outils de management de projet qui concernent à la fois le projet entrepreneurial et le projet personnel. Ceci se traduit par un souci d'expertise, d'accompagnement global, de professionnalisation et dépend de l’existence d’environnement macroéconomique favorable à l’atteinte de leurs objectifs. La réussite des projets de Co-développement passe aussi par un environnement administratif propice à la création d’entreprise dans les pays d’origine des migrants. Au Sénégal notamment, où de nombreuses actions de terrain sont menées, les créateurs d’entreprise se trouvent encore confrontés à des difficultés pour mener à bien leur projet faute de structures d’accompagnement appropriés. C’est le constat de Saliou Dramé, président de l’association pour le développement (ASDEV), interrogé par Co-Developpement.org. Il dresse le bilan de la gestion de sa structure après un an d’existence, et pointe les difficultés que rencontrent les chefs d’entreprises au Sénégal pour pérenniser leur structure. Ceci vient confirmer une nécessité de repenser les dispositifs mis en place pour l’accompagnement des porteurs de projets. En effet à vrai dire les structures d’accompagnement ne manquent pas mais il faut noter d’une part que les stratégies ne connaissent souvent pas les suivis nécessaires et d’autre part manques d’appui étatique. L’environnement politique est souvent un blocage à l’action de certaines structures d’accompagnement et de soutien à la création. En général les règles et critères de financements légaux sont souvent bafoués laissant la place aux critères politiques et partisans. Par conséquent les accompagnements sont généralement voués à l’échec ou même jamais réalisés car les fonds sont souvent utilisés à d’autres fins. Parmi ces structures on peut citer le FNPJ (Fond National de Promotion de la Jeunesse) qui fait souvent des discriminations non justifiées dans les accords de financement aux projets d’entreprise qui leur parviennent, souvent des critères d’appartenance politique s’entrevoie dans leurs distributions de financement. Ce qui abouti souvent à une exclusion des vrais entrepreneurs capables de réussir le pari et bien méritant au profit d’autres qui n’ont que le mérite d’appartenir à tel ou tel parti politique sans même être dans les dispositions primaires de création et de gestion d’une entreprise. C’est le même constat qui a été noté avec l’autre structure étatique l’ANPJ (Agence national de Promotion de la Jeunesse) si se trouve même être un doublon masqué du FNPJ. Le prétexte de citer ces deux structures est le fait que l’état centralise ses forces beaucoup plus sur ces deux structures sans venir en appui aux autres structures souvent privés mais beaucoup plus dynamique avec un accompagnement beaucoup plus étoffé. Néanmoins l’obstacle du financement demeure leur principale adversaire face au mutisme de l’état. Ces maux ne laissent pas indifférent Saliou Dramé président de l’association pour le développement (ASDEV) lors de son interview qu’il a accordé à co-développement.org en 2009 : Il stipule qu’« Un pays, pour être attractif, doit entre autres favoriser la création d’activités. Or, au Sénégal, il manque des structures d’encadrement, d’accompagnement et de financement des porteurs de projets. Le FNPJ, le FPE, l’ADEPME, sont de nobles initiatives, mais pour la plupart dire qu’une gestion politicienne, partisane et parfois corrompue, les a dévoyées, dépouillées de leur substance et transformées en outils sans grand intérêt pour bon nombre d’entrepreneurs est un secret de polichinelle. Quand l’accès facile à l’information économique ou aux bons interlocuteurs devient une denrée rare, l’entrepreneur non averti a toutes les chances de courir vers sa perte. Au Sénégal, combien d’entrepreneurs en quête d’accompagnement financier, d’information précise ou d’interlocuteurs fiables et pertinents finissent par tout abandonner ! Que de projets générateurs d’emplois et de richesses finissent par s’envoler à forces d’être pris dans des tourbillons de confusion ! Le Sénégal gagnerait à assainir davantage l’environnement des affaires ». Cette assertion vient souligner le manque de suivi approfondi de la problématique de l’accompagnement au Sénégal. En cela il laisse en rade un développement social possible et rapide à travers un entrepreneuriat réussi.
Les territoires qui gagnent sont ceux qui parviennent à capter les flux des richesses, à fournir aux entreprises les ressources sans lesquelles il n’y a pas de développement solide et durable. Il convient, pour capitaliser les ressources nécessaires au développement des entreprises, de faire émerger aux niveaux national et local des réseaux de coopération, et donc de proximité. La logique de travail en réseau sur un territoire témoigne que les différents décideurs ont conscience que la logique territoriale dépasse la logique de gestion. Cependant, l’éparpillement de leurs actions ne favorise pas des interventions rapides. Et, trop souvent, ils dépassent le champ de leurs compétences ou de leur métier. On ne sait pas toujours qui fait quoi et à quel échelon correspond telle compétence. L’entrepreneur s’y perd. Nombreuses sont les directions nationales qui, prises individuellement, abattent un travail gigantesque mais restent sans impact réel dans le développement du pays parce que les projets restent dans les tiroirs. Réussir la gouvernance par la mise en place d'un portail d'entrée pourrait s'avérer l'aboutissement heureux des efforts de tous. L’APIX s’y emploie, mais ce n’est qu’une agence qui s’active surtout sur les gros investissements au Sénégal et son champ d’action atteint rarement les PME. Ce travail de mise en réseau des acteurs économiques doit aussi être initié et développé au niveau local. En effet cette amplification connait déjà un début car les structure d’accompagnement privées formelles et informelles ne cessent de pousser au Sénégal face à une demande pressante de porteurs de projet à la recherche d’accompagnement gagnant. C’est ainsi qu’il s’avère important de voir de plus prêt l’interaction existante ou susceptible d’exister entre ces deux acteurs de l’accompagnement à la création et la consolidation d’entreprise au Sénégal : les accompagnants et les accompagnés dans le terrain diversifié des PME au Sénégal qui mérite d’être analysé succinctement.
II- Les PME au Sénégal : Forces, Faiblesses et perspectives
Pendant très longtemps, la définition du concept de PME (Petites et Moyennes Entreprises) a été sans doute à l’origine de beaucoup de controverses. Les analystes les plus avertis ont eu du mal à s’entendre sur une même définition. L’on s’aperçoit que la taille d’une entreprise est une grandeur relative.
Les petites et moyennes entreprises regroupent diverses réalités qu’on parvient difficilement à lier à une définition, néanmoins leurs manifestations concrètes peuvent être aisément identifiées dans un cadre géographique bien déterminé.
Aujourd’hui, l’adoption de la Charte des PME au Sénégal vient régler définitivement ce problème qui empêchait de circonscrire cette catégorie d’entreprises dans un cadre précis, facilement maîtrisable et favorisant leur promotion et par conséquent leur développement.
Ainsi, le concept de PME englobe d’une part, la petite entreprise qui inclut la micro entreprise et la très petite entreprise et d’autre part, la moyenne entreprise. La PME se définit par rapport aux quatre critères suivants :
- l’effectif ;
- le chiffre d’affaires annuel hors taxes ;
- la transparence dans la tenue de la comptabilité ;
- l’investissement net.
Au Sénégal, les PME ont certes des atouts considérables mais elles sont confrontées à des difficultés énormes leur empêchant de jouer véritablement leur rôle dans le développement économique et social du pays.
Cependant, les structures et les outils mis en place par les pouvoirs publics en partenariat avec le secteur privé et les partenaires au développement promettent un avenir radieux aux petites et moyennes entreprises.
1- Forces et atouts des PME au Sénégal
Au Sénégal, les PME, du point de vue de leur importance numérique, constituent la base du tissu économique. Elles représentent 80 à 90% du tissu industriel.
Dans ce pays, les petites et moyennes entreprises représentent non seulement le support sur lequel s’appuie toute croissance économique mais constituent aussi un levier puissant du secteur privé qui a un impact considérable sur le développement.
Les PME, de par leur nombre, ont connu, au cours de ces dix dernières années une croissance remarquable. Dans cette catégorie, c’est d’ailleurs le tissu des micro et petites entreprises qui s’est le plus densifié.
Celles-ci évoluent pour la plupart dans le secteur dit informel marquer par un dynamisme reconnu et occupant 60% de la population en âge et en état de travailler.
Du point de vue social, les PME jouent un rôle essentiel assurant une certaine cohésion. En raison de la limitation des recrutements dans la Fonction publique et de la capacité d’embauche restreinte du secteur privé moderne, les PME sont des sources de création d’emplois inestimables.
Les petites et moyennes entreprises occupent l’essentiel des secteurs dit porteurs qui mobilisent un nombre impressionnant de promoteurs avec des projets viables. Il s’agit, entre autres, de l’agro-industrie, du tourisme, de la pêche, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, des services, des bâtiments et travaux publics.
Dans le contexte actuel, marqué par la mondialisation donnant naissance à de nouveaux cadres d’intégration et d’orientation à l’instar de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et du NEPAD, les PME représentent un facteur clé de positionnement de notre pays sur le plan international.
Paradoxalement, les PME ne jouent véritablement pas leur rôle dans le processus de la croissance au Sénégal.
2- Faiblesses des PME au Sénégal
Malgré leur importance numérique, les petites et moyennes entreprises sont marquées par la faiblesse de leur valeur ajoutée industrielle. Elles n’ont pas un impact considérable sur le PIB (Produit Intérieur Brut). On se rend compte que cette catégorie d’entreprises ne contribue qu’à 30% des emplois, 25% du chiffre d’affaires et 20% de la valeur ajoutée nationale.
En outre, les PME sont confrontées à des besoins énormes en matière d’équipements technologiques. Leur Process à caractère artisanal ne leur permet pas d’améliorer leur production. La démarche qualité, indispensable à la compétitivité, est de ce point de vue quasi-inexistant.
Les dirigeants des petites et moyennes entreprises manquent souvent de formation appropriée et de compétences managériales et techniques. Cette situation s’explique par l’inefficacité du système d’éducation de base par rapport aux exigences du secteur privé.
Le secteur informel qui attire un nombre important de PME représente un poids énorme dans le tissu économique. Ce secteur non structurée, bien que dynamique, n’offre pas les garanties d’un développement soutenu.
Les petites et moyennes entreprises rencontrent des difficultés énormes d’accès aux marchés du fait de la qualité inférieure de leurs produits, de l’emballage, des problèmes de logistique et de marketing.
Les PME sont également confrontées à un problème de financement et d’accès au crédit. Elles ne peuvent que rarement et marginalement compter sur le système bancaire pour leur expansion. Les banques sénégalaises n’acceptent pratiquement que des crédits à court terme.
Toutefois, la rationalisation des structures d’appui et la mise en place d’un environnement réglementaire, juridique et fiscal favorable constituent un gage à la promotion des PME et à leur développement.
3- Perspectives dans le développement des PME au Sénégal
Il existe divers projets et programmes liés au développement des PME, mais il est nécessaire de considérer certaines activités et certains secteurs qui peuvent sans doute contribuer considérablement à accélérer la croissance et la compétitivité de l’économie sénégalaise.
Mais du fait de l’absence de produits de conseils adaptés aux PME, les tarifs proposés par les consultants sont exorbitants. C’est ainsi qu’au niveau de l’ADEPME avec le soutien de l’état une démarche filière a été adoptée. Elle consiste à offrir à un noyau de PME ayant les mêmes besoins un package de services. Ce programme a d’ailleurs démarré avec la branche qui concerne la transformation des produits locaux.
La nécessité s’est fait sentir de créer un cadre juridique et réglementaire basé sur un certain nombre de principes consensuels qui permettent aux PME de jouer véritablement leur rôle mais aussi à l’Etat de disposer d’une organisation forte pour les soutenir à plusieurs niveaux.
L’adoption de la charte des PME qui va évoluer vers une loi d’orientation arrive ainsi à son heure.
La charte des PME est le moyen par lequel les petites et moyennes entreprises se voient désormais accorder 30% des marchés publics. Il est prévu de créer dans chaque administration un comité chargé de définir les marchés devant être octroyés aux PME.
Pour régler la question foncière, la charte dispose qu’un nombre précis de terrains sera prioritairement réservé aux PME adhérentes.
L’Etat s’engage aussi à créer des pépinières d’entreprises et des incubateurs par secteur.
Afin d’alléger les difficultés financières, l’Etat va accélérer les procédures de paiement des sommes dues par le Trésor public. La Cellule de suivi peut être saisie pour diligenter les paiements en cas de retard. Mieux, les entreprises ayant souscrit au capital d’une PME en difficulté pourront bénéficier de déductions d’impôts.
Pour régler la question du financement, un Fonds de garantie, alimenté de commissions mais aussi de dotations budgétaires, pouvant assurer jusqu’ à 75% des prêts accordés par les banques aux PME sera mis en place.
Le Gouvernement s’engage à créer des organismes de capital-risque et de nouveaux produits comme les organismes de placement collectifs en valeurs mobilières qui bénéficieront d’avantages fiscaux. Des prêts à des jeunes entrepreneurs ou à des entreprises innovantes sont aussi envisagés.
En outre, pour encourager les délocalisations dans les régions, des fonds d’aménagement régionaux seront créés. Une prime d’aménagement et d’installation financée par l’Etat et la collectivité locale sera instituée. La charte prévoit aussi des fonds d’aide à l’exportation pour les entreprises exportatrices.
Le dispositif est assez incitatif pour susciter des vocations d’entrepreneurs.
Par ailleurs, la réforme fiscale adoptée constitue également un moyen d’alléger les procédures lentes et qui découragent les promoteurs soucieux de se formaliser.
L’impôt synthétique est en adéquation, en termes de compréhension et de pratique avec les capacités des petites unités économiques. Il réunit six impôts : l’impôt sur le revenu (ISR), l’impôt du minimum fiscal, la contribution des patentes, la contribution des licences, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la contribution forfaitaire à la charge des employeurs.
Parmi les contraintes au développement des PME, on pouvait encore noter l’inadaptation du système d’assistance conseil. C’est ainsi qu’un dispositif institutionnel a été mis en place avec la création de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME), en cohérence avec la stratégie de développement du secteur privé.
Par ailleurs, la mise en œuvre du DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté) réserve une place de choix aux PME. Le Ministère des PME et du Commerce devenu Ministère des PME, de l’Entreprenariat Féminin et de la Micro Finance, dans l’élaboration de son plan d’opérations sectoriel, a pour objectifs de développer le commerce intérieur et international et d’appuyer et accompagner le développement des PME en levant toutes les contraintes liées à leur environnement.
Les PME, bien qu’elles constituent la base du tissu économique au Sénégal et un facteur essentiel de cohésion sociale, sont confrontées à des problèmes tels qu’elles ne sont pas en mesure de jouer pleinement leur rôle en tant que moteur de la croissance.
La problématique du développement des PME est dominée par la trilogie « organisation, financement et compétitivité ».
Dès lors, la rationalisation du dispositif d’appui pour la densification du tissu des petites et moyennes entreprises et le renforcement de leurs capacités est au centre de la politique d’encadrement des PME.
C’est ainsi que la création de l’ Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises, l’ adoption de la charte des PME et la réforme fiscale constituent autant de mesures prises par les autorités politiques, en partenariat avec les opérateurs, les institutions représentatives des PME et les partenaires au développement, pour rendre les PME compétitives aux niveaux sous-régional, régional et mondial.
III- L’accompagnement des PME au Sénégal : Le cas de l’ADEPME
1- Présentation générale de l’ADEPME : Enjeux et défis
Le Sénégal s’est engagé depuis onze (11) ans dans une vaste Stratégie de Développement du Secteur Privé (SDSP) et a adopté en 2006 la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA). C’est dans cette optique qu’est née l’idée de créer l’ADEPME pour accompagner ces stratégies.
Ces deux (2) stratégies et la loi d’orientation relative au développement des PME confèrent à l’ADEPME un rôle essentiel à jouer dans la migration du secteur informel vers le secteur formel et le suivi des engagements des PME en termes de formation, créations d’emplois, utilisation optimale des crédits, respect des normes, etc.
L’ADEPME est mise en place pour répondre aux défis de la mondialisation de l’économie et de la libéralisation des marchés. Elle participe à la densification du tissu des PME au Sénégal. Elle s’est donnée pour mission de renforcer la compétitivité des entreprises afin de leur permettre de contribuer efficacement au développement économique et social au Sénégal.
2 - Démarche d’accompagnement de l’ADEPME
L’ADEPME dans sa recherche de résultats satisfaisants et d’une qualité incomparable sur ces services, s’est imposé une démarche globale bien articulée autour du cycle de vie de l’entreprise. En effet les services de l’ADEPME s’inscrivent dans l’ossature des différentes étapes de la création de l’entreprise, du murissement des idées à la consolidation de l’entreprise ou du projet. C’est dans cette optique stratégique de participation au démarrage et à la survie des projets que l’ADEPME à mis en place un chapelet de services normalisés utiles à la réalisation de sa mission d’accompagnement dans un Sénégal en quête d’une politique d’emploi enrichie par le développement de l’entrepreneuriat.
Les services offerts par l'Agence s’organisent autour de quatre pôles de compétences distinctes:
vLe centre d’accueil
vLe pré diagnostic
vLe conseil en création
vLe renforcement des capacités
Il convient pour appréhender avec plus de précision la politique d’accompagnement de l’ADEPME, de revoir au détail les actions menées par cette dernière dans chaque étape de sa série de services, de la délivrance des informations d’imprégnation à la consolidation du projet accompagné.
a-) Centre d'accueil, d'information et de documentation - Observatoire de l'Entreprise
L'Agence accueille et informe les promoteurs et les opérateurs sur les différents services d'appui aux entreprises. Elle leur offre un ensemble d'informations pratiques sur la création et / ou le développement d'entreprise, les sources de financement et d'intermédiation financière locales et internationales accessibles aux MPE et PME etc.
Pour des informations plus spécifiques, elle les oriente vers les sources d'aide les plus appropriées.
Avec la mise en place d'un Observatoire de l'Entreprise, l'Agence diffuse y compris en ligne de l'information relative à la création et au développement de l'entreprise privée au Sénégal : cartes d'identité des PME, secteurs d'activité, répartition géographique etc...
L'ADEPME collecte, traite et met à la disposition des promoteurs et entrepreneurs des informations capables de les renseigner sur les opportunités d'affaires au Sénégal et sur les marchés étrangers en relation avec les bases de données de l'APIX, du CEPEX et de la Bourse de Sous-traitance.
Le centre de documentation et d'information économique (à terme également disponible sous forme d'intranet) agit également comme un centre de veille technologique et stratégique auprès des chefs d'entreprises recherchant des informations innovatrices dans leur métier. Cette étapes permet au porteur de projet de s’imprégner de l’ensemble des informations utiles pour la réalisation de son projet, allant de l’environnement microéconomique du pays jusqu’aux spécificités de son secteur d’activité en passant par les opportunités microéconomiques. Cependant il est important de remarquer que ces informations sont d’ordre généraliste et ne sont souvent pas efficientes et suffisante pour la prise de décision d’entreprendre.
b) Pré-diagnostic
Cette étape constitue le premier pas vers l’accompagnement des porteurs de projet.
L'ADEPME aide les promoteurs à mieux cerner leurs besoins et leur offre : des services préliminaires d'analyse de projet d'entreprise, d'évaluation des motivations et compétences entrepreneuriales, d'analyse de la faisabilité financière et commerciale des projets etc.
De concert avec d'autres partenaires impliqués dans le développement de l'entrepreneurship, elle assure des formations en entrepreneuriat.
Pour les opérateurs porteurs d'un projet de développement ou de restructuration, l'Agence offre des services de pré-diagnostic général afin de faire le point et d'élaborer un plan stratégique de développement ou de restructuration. L’agence permet au porteur de projet de murir leurs idées de projet qu’ils souhaitent voir se réaliser, prendre connaissances avec les créateurs, examiner leurs profils, leur environnement familial et social, leurs compétences afin de définir la faisabilité du projet, condition sine qua non de la poursuite de l’accompagnement passant logiquement à l’étape du conseil à la création et au développement d’entreprise.
c) Conseil en création et en développement d'entreprise
L'Agence assiste et accompagne les promoteurs tout au long du processus de mise en place de leurs entreprises. Elle leur offre, sous forme d'ateliers de formation et de coaching de l'aide à la préparation du plan d'affaires, à l'élaboration des états financiers prévisionnels, des études de faisabilité et de marché, de l'aide à la recherche de financement etc.
Elle les informe également sur les procédures administratives et légales.
Aux entreprises en phase de croissance ou d'expansion, l'Agence propose des services de suivi-conseil (en diagnostic organisationnel, commercialisation, finance-comptabilité, gestion des opérations et de la production, gestion des ressources humaines, affaires légales et fiscales, etc.).Des activités de formation en techniques de gestion sont également offertes aux entrepreneurs et promoteurs afin de les aider à approfondir leurs connaissances en gestion.
L'ADEPME apporte également son assistance dans le processus de mise à niveau de l'entreprise: mise aux normes de qualité internationales, accompagnement du plan de restructuration ou de développement, c’est ainsi que l’étape du renforcement de capacité s’avère nécessaire pour certains porteurs de projet ayant déjà le profil de chef d’entreprise.
d) Renforcement des capacités des chefs d'entreprises
L'Agence organise des séances périodiques de formation sur des thèmes visant l'amélioration :
vde la compétence des entrepreneurs
vde la compétitivité des entreprises
vde l'intégration des PME dans un environnement professionnel
vDes ateliers de formation des formateurs sont également organisés en vue de l'acquisition et du transfert de méthodologies.
L’ADEPME s’atèle ainsi à l’application de cette démarche pour tous les porteurs de projets intéressés par sa politique de renforcement et de capacitation des porteurs de projet. Ces différentes étapes de l’accompagnement rejoignent dans sa généralité la démarche standard d’accompagnement telle que exposée dans la plupart des agences d’accompagnement mais aussi préconisé par certains spécialistes.
3- Analyse critique de la démarche d’accompagnement de l’ADEPME
A priori l’on est tenté de conclure que la démarche globale adoptée par l’ADEPME rejoint celle classique de l’accompagnement, mais quand on y jette un coup d’œil approfondi force est de constater que la démarche de l’ADEPME s’écarte dans une certaine mesure de celle classique qui s’articule autour de 5 axes essentielles. Il s’avère nécessaire de décortiquer ces différents axes dites courants afin d’apporter une appréciation comparative avec celle de l’ADEPME.
vLe pré accueil
Le pré-accueil pour un accompagnateur se résume à:
ü Détecter l’idée et la motivation des porteurs de projet. En cas de motivation mais d’absence d’idée, détecter les qualités/talents/dons (dans le profil éventuel du créateur ou du repreneur), les intérêts et les besoins des porteurs de projet potentiels
ü Vérifier que l’idée de projet soit fixée dans l’esprit des porteurs de projet et non mouvante (idée bien définie, le porteur de projet en est bien convaincu et est motivé de la concrétiser)
ü Identifier l’état d’avancement de l’idée de projet et les aspects déjà approfondis par les porteurs de projet (commercial, juridique, financier, …)
ü Connaître les porteurs de projet, leur environnement familial et social
ü Connaître la situation et le passé professionnel des porteurs de projet
ü En cas de projet collectif, faire réfléchir chaque porteur de projet sur l’intérêt de s’associer, ses motivations dans ce sens, son entente avec son (ses) associé(s)
ü Évoquer avec les porteurs de projet les étapes qu’ils auront à franchir
vL’accueil
L’accompagnateur est appelé durant cette phase d’accueil à:
ü Permettre aux entrepreneurs de se présenter eux-mêmes et de présenter leur projet
ü Amener les porteurs de projets à une première formalisation par écrit du projet d’entreprise et des informations déjà réunies par les porteurs de projet : techniques, commerciales, financières, juridiques …
ü Identifier l’état d’avancement des porteurs de projet par rapport à leur projet et leur état de connaissance par rapport à leur futur métier de chef d’entreprise
ü Fournir aux porteurs de projet une information détaillée sur la méthode de création d’entreprise, sur les interlocuteurs qu’ils devront rencontrer et sur les exigences du futur métier de chef d’entreprise
ü En cas de projet collectif, informer les porteurs de projet sur les modes de contractualisation en vigueur nécessaires
ü Établir un diagnostic de cohérence personne(s)/projet, entrepreneur/opportunité (à la base le porteur part d’une idée qui sera développée en opportunité via l’étude de sa réalisabilité et sa rentabilité sur le marché cible)
ü Déterminer avec les porteurs de projets et en fonction de leur projet leurs propres atouts et freins, et leurs besoins de formation
ü Établir un diagnostic de l’état d’avancement du projet transmis à l’organisme d’accompagnement au montage
vL’accompagnement au montage
L’accompagnement au montage recouvre la construction avec les porteurs de projet de parcours individualisés d’apprentissage de leur futur métier de chef d’entreprise, au travers de l’étude des aspects technique, commerciale, financière, juridique et relationnelle. L’aide de l’accompagnateur à ce niveau devient plus importante car c’est au vu de ces études et de ces aspects que l’on peut décider si le projet est réalisable et est rentable, s’il a un potentiel de succès et de viabilité, … etc.
Cette phase est la plus difficile en pratique vu que l’accompagnateur use de toutes ses connaissances (financières, économiques, commerciales, communicationnelles, juridiques, connaissance du marché local et éventuellement des marchés extérieurs offrant des voies de développement futurs à proposer à l’entrepreneur, élaboration de Business Plan, réseaux, …etc.).
Le tableau suivant résume les missions de l’accompagnateur pour chaque aspect.
L’aspect technique
|
· Aider les porteurs de projet à la formalisation écrite du projet et construction du dossier prévisionnel
· Établir un diagnostic permanent de l’état d’avancement du projet et de la capacité des porteurs à le maîtriser
· Déterminer avec les porteurs et en fonction, de leur projet, leurs atouts et freins, et leurs besoins de formation
|
L’aspect commercial
|
· Réaliser une approche de marché
· Évaluation économique du projet
|
L’aspect financier
|
· Appuyer au chiffrage du projet par les porteurs de projet
· Étudier, avec les porteurs de projet, les possibilités de financement dont ils auront besoin
|
L’aspect juridique
|
Aide au choix du statut juridique de l’entreprise, et du statut fiscal et social du ou des dirigeants
|
L’aspect relationnel
|
Aider les porteurs de projet à développer des capacités à bien communiquer, à décrypter et à prendre conscience de leurs projections et de celles de leur environnement par rapport à leur projet.
|
vL’accompagnement financier
L’accompagnement financier se résume à des actions à conduire sur 3 niveaux :
- Avec le porteur
A ce niveau il convient de travailler d’abord avec le porteur sur son projet, en vérifiant l’état de la cohérence des états financiers du projet et leur adéquation avec le projet économique, en identifiant le degré d’apprentissage des porteurs de projets de l’ensemble des éléments de leur projet, notamment les éléments financiers.
Ensuite l’accompagnateur doit étudier avec le porteur les financements bancaires en lui donnant une connaissance de l’attente des banques vis-à-vis des créateurs (simulations ; exercices de défenses du dossier ; présentation).
Enfin, il important de que l’accompagnateur fasse un point avec le créateur sur les autres financement(hors financements bancaires) en callant avec les porteurs de projet l’ensemble des financements qu’ils peuvent négocier en les couplant à un financement bancaire tout en cherchant un point d’équilibre entre les financements bancaire et les autres sources de financements.
- Présentation au comité d’engagement
Après avoir travaillé avec le porteur de projet sur ces différents aspects financiers ci-dessus l’accompagnateur se doit de faire une préparation de la présentation du projet à un comité d’engagement. Ce comité se chargera de faire une analyse économique et financière du projet et déterminer ses points forts et ces points faibles en mettant aussi en exergues les opportunités et menaces liées à ce dernier.
- Développer une relation avec les autres partenaires financiers
A ce niveau l’accompagnateur aide le créateur à développer des relations professionnelles avec le réseau bancaires local et les autres organismes du dispositif de financement afin de les mobiliser pour le financement des porteurs de projet.
Cet accompagnement financière reste très important dans la réussite d’un montage de projet il permet au porteur de finaliser son projet après l’avoir bien étudié avec son accompagnateur. Elle est par ailleurs un support important pour mener l’accompagnement post création des projets.
vL’accompagnement poste Création
L’accompagnement post-création ou le suivi vise à rendre le nouveau dirigeant autonome dans la chaîne de la réussite de son entreprise, notamment en réunissant les conditions favorables pour développer, gérer et exploiter :
ü Appuyer la capitalisation des acquis
ü Appuyer l'organisation administrative de l'entreprise
ü Appuyer la maîtrise de la gestion financière
ü Appuyer la négociation et à la prise de décision :
Définition et validation de la stratégie (commerciale, de produit, de communication)
Élaboration de plans à moyen terme
Mise en place d'une gestion prévisionnelle …
üAppuyer la maîtrise des paramètres de l'environnement :
Interne à l’entreprise
Externe à l’entreprise
ü Appuyer l'établissement et l’utilisation d'un système de contrôle
ü Appuyer la maîtrise des nouvelles technologies
ü Appuyer l'innovation et la recherche de qualité
Cette ultime étape de la mission de l’accompagnateur est celle de la réalisation de l’objectif commun de l’accompagné et l’accompagnant qui voit des résultats de leur collaboration à travers une vision positive lointaine de réussite se profiler dans l’avenir du fruit de leur collaboration. En effet cet aboutissement qu’est une entreprise mise en marche consolidé s’obtient grâce à une approche de proximité entre les créateurs et le portant du projet.
La définition de l’accompagnement et le développement de ses acceptions passe nécessairement par ces différentes étapes standards que l’accompagnateur se doit de suivre pour aboutir à la création de l’entreprise ou à la réalisation du projet qu’il accompagne. La démarche de l’ADEPME consiste à accompagner les projets par une capacitation des porteurs en partant de la mise à disposition de l’information aux acteurs. En effet l’ADEPME donne aux acteurs les capacités nécessaires pour leur réussite dans la réalisation de projet sur tous les plans mais le suivi de ces projet n’est pas souvent garanti et dans la plupart des cas cette démarche instaurée est rarement mise en ouvre de façon complète ou réussi.
Contrairement à l’ADEPME la démarche standard voudrait que l’accompagnateur tourne autour de l’orientation des porteurs de projets vers l’organisme le plus adéquat (à chaque étape, les organismes se présenteront systématiquement aux créateurs) pour l’accomplissement de chaque étape de la démarche d’accompagnement. Cette démarche a l’avantage de confier les tâches définies à des spécialistes ce qui donnera plus de conformité a priori dans la réalisation de l’accompagnement. En plus de cette démarche de segmentation de l’accompagnement le type d’accompagnement classique est plus proche de l’accompagné car l’accompagnement ne s’appesanti pas dans la capacitation des porteurs mais elle met l’accent plutôt sur le réels et la pratique en appuyant le créateur jusqu’aux premières années de gloire de son entreprise là ou l’ADEPME lui octroie tous les moyens nécessaires et lui facilite l’accès à l’information et le laisse appliquer selon ses aptitudes acquises. La démarche dite classique décrit l’accompagnement comme un état ou l’accompagnant s’approprie du projet comme étant le sien d’oû son dévouement fort pour sa réussite.
Cette différence de taille dans la démarche décrit le problème de l’accompagnement au Sénégal à travers cet exemple de l’ADEPME car en effet avec une telle démarche les créateurs se confrontent souvent à des difficultés lorsqu’ils sont face à la réalité qu’ils trouvent souvent différentes des aptitudes acquises et c’est souvent en ce moment qu’on remarque l’absence de l’ADEPME. Le résultat de cette désorientation provoque en conséquence un découragement et souvent un délaissement des projets avec des pertes souvent très lourds pour les bailleurs ou pour le créateur lui-même. Sous un autre angle il y a aussi un laxisme très présent dans l’application de la démarche de l’ADEPME avec souvent des idéologisations des financements trouvés qui sont souvent octroyaient suivant des critères politiciennes ou partisanes.
Néanmoins en dépit de cette insuffisance dans l’appui aux créateurs il est à noter que des résultats positifs non négligeables peuvent être énumérés dans l’actif de l’ADEPME.
4 - Appréciation global de l’activité de l’ADEPME avec présentation des résultats.
L’action de l’ADEPME au renforcement du tissu économique et social connait des avancées significatives en termes de résultats et perspectives qui peuvent être résumés dans le tableau ci-dessus suivant les différents programmes mis en place :
(Voir Tableau ci dessous)
Programmes
|
Réalisations
|
Perspectives
|
Création et Formalisation des micro et petites entreprises
|
266 PME encadrées par le guichet d’informations et de formalité
Volumes d’affaires : 112 milliards
Emplois consolidés : 2300 Emplois créés : 1791 emplois qualifiés et permanents
|
Formalisation de 150 PME dont 50 dans les régions par an
|
Renforcement des capacités managériales des chefs d’entreprises par la formation
|
1360 PME encadrées
Emplois consolidés 6750 dont 3700 qualifiés et permanents
Emplois créés : 560 (comptabilité et marketing)
|
Organisation de 40 sessions de formations par an
|
Restructuration d’entreprises en difficultés
|
Emplois sauvegardés : 295
|
Mise en place d’un fonds de restructuration de 9 milliards dans le cadre des APE
|
Mises aux normes et accompagnement à l’international
|
03 consortia créés
volume d’affaires de 146.8 milliards de Francs CFA dont 40% à l’export grâce à l’amélioration des niveaux de qualification dans les PME, la réduction des coûts de production et la promotion de l’investissement
|
Mise en œuvre d’un programme de 06 milliards dans le cadre des APE
|
C’est dans la logique de ces résultats que l’ADEPME a entrepris de procéder à la décentralisation de ces services qui, jusque la étaient très concentrés à Dakar la capitale. Ce programme de décentralisation à démarré depuis 2009 et se poursuivra jusqu’à l’horizon 2013.
Avec l’implication des antennes régionales de l’ADEPME, une stratégie de proximité inclusive est toute trouvée pour encadrer et développer toutes les PME du Sénégal.
La phase expérimentale a démarré avec l’ouverture de l’antenne de Thiès en 2009. Le choix de Thiès comme antenne test s’est justifié par sa position de ville carrefour et ses nombreuses potentialités socio-économiques.
L’ouverture de l’antenne régionale a été précédée par la mise sur pied du Réseau d’Appui des Petites Et Moyennes Entreprises de Thiès (RAPEME/TH). Désormais, la Petite et Moyenne Entreprise de Thiès est entourée d’une cinquantaine d’acteurs qui interviennent pour apporter des appuis financiers et non financiers autour d’un plan d’actions régional commun.
Le Guichet d’Information et de Formalisation (GIF), le Réseau d’Appui des Petites Et Moyennes Entreprises (RAPEME), le déroulement des programmes d’appui aux filières porteuses constituent les outils mis à la disposition de chaque antenne régionale et point relais de l’ADEPME.
- le GIF pour : assurer un service d’appui de proximité
- le RAPEME pour : mettre en synergie des actions d’appui à la PME
- les stratégies d’appui local pour la mise en œuvre des « Programmes d’accompagnement pour la transformation à la production locale »
La phase expérimentale continue avec les créations des RAPEME de Diourbel (RAPEME/DL) et Saint-Louis (RAPEME/SL) en octobre 2010 et janvier 2011 et les CRD spéciaux organisés en faveur de la décentralisation des services de l’ADEPME à Fatick et Kaolack en juin 2010.
Les principaux facteurs de succès identifiés à ce jour :
- la légitimité, l’autorité au niveau politique avec l’implication des gouvernances et des services de l’Etat;
- la prise en compte des réalités locales;
- la synergie des outils et des expériences les réseaux RAPEME: plans d’actions communs;
- la création de passerelles entre les appuis financiers et non financiers aux PME;
- partenariat technique fructueux avec la Coopération Technique Allemande (à travers le programme PACC ex PEJU) qui a fourni des experts pour mettre en place la stratégie et faciliter l’organisation des ateliers.
L'Agence pour le Développement et l’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) est sur le point de lancer un nouveau système d'évaluation pour les PME au Sénégal.
Its objective is to improve small and medium enterprises' access to finance, by easing their relationship with lenders across the country, where 90 percent of companies are of this size. Son objectif est d'améliorer l'accès des petites et moyennes au financement, en facilitant leur relation avec les prêteurs à travers le pays, où 90 pour cent des entreprises sont de cette taille.
This system should improve the readability of companies and make it easier for banks to assess their solvency and perform a risk assessment related to the company's loan and its sector. Ce système devrait améliorer la lisibilité des entreprises et rendre plus facile pour les banques afin d'évaluer leur solvabilité et d'effectuer une évaluation des risques liés aux prêts de l'entreprise et son secteur.
"We have the opportunity to build a new relationship between banks and SME thanks to the action of a third party whose main objectives will be to improve SME readability and secure finances that have been allocated to them by the State or the financial sector," explained Marie Thérèse Diédhiou, Managing Director of ADEPME, quoted by Ecofin news agency. «Nous avons la possibilité de construire une nouvelle relation entre les banques et les PME grâce à l'action d'un tiers dont les principaux objectifs sera d'améliorer la lisibilité des PME et des finances sécurisés qui ont été attribuées par l'Etat ou le secteur financier", a expliqué Marie Thérèse Diédhiou, Directrice Générale de l’ADEPME, cité par l'agence Nouvelles Ecofin.
ADEPME technicians explained during a workshop last month that this tool will help to get rid of the asymmetry of information between the banker and the company's boss, WalFadjri newspaper reports. C’est dans ce cadre qu’un techniciens ADEPME a expliqué lors d'un atelier en septembre 2011 que cet outil aidera à se débarrasser de l'asymétrie d'information entre le banquier et patron de l'entreprise.
Around 80 percent of credit applications are rejected by banks partly because of this asymmetry, said Abdoulaye Gaye, from the Observatory on Financial Services Quality. Environ 80 pour cent des demandes de crédit sont rejetées par les banques en partie en raison de cette asymétrie, a déclaré Abdoulaye Gaye, de l'Observatoire sur les services financiers de qualité. Cependant ces résultats sont à prendre avec prudence car ils sont controversés et gonflés par les concernés car ils sont très peu visibles dans les réalités. En effet au Sénégal les financements des projets sont souvent destinés aux populations qui ne sont souvent pas dans le besoin et les utilises à des fins politiques et personnelles ce qui fait que l’impact de l’ADEPME ne s’est pas beaucoup senti au niveau des porteurs de projet réels ayant les compétences de les réaliser.
CONCLUSON GENERALE
La question fondamentale dans cet article portait sur l’accompagnement des entreprises au Sénégal suivant toute la période d’existence de celles-ci. Il a été question de faire une analyse de l’accompagnement à la création et la consolidation des entreprises au Sénégal. C’est ainsi que l’ADEPME a été pris comme exemple pour revoir le rôle de l’accompagnateur dans son ensemble au Sénégal. L’analyse de cette problématique nous a mené au préalable vers une étude de la situation des PME au Sénégal en passant d’abord par une analyse des politiques allant dans le sens de l’organisation de ce secteur avec des dispositifs étatiques bien en place. Il ressort de cette investigation empirique que l’accompagnement souffre au Sénégal de maux liès à un problème réel de mise en place de dispositif étatique accompagnant l’action des acteurs sur le terrain de l’entrepreneuriat. Toute de même l’accompagnement au Sénégal souffre d’un d’une carence de la qualité des prestations et d’implication des principaux acteurs. Cette faiblesse de la qualité des prestations réside notamment dans l’inadaptation des solutions proposées aux problèmes des entrepreneurs ; le laxisme dans la sélection des demandes et l’évaluation des projets ; toutes choses qui obèrent l’efficacité de l’organisation de l’accompagnement. Ces problèmes d’inadaptation des politiques et laxisme n’a pas manqué d’atteindre l’ADEPME qui manque souvent de continuité dans sa démarche malgré la richesse de ses services offerts. Le problème de suivi et la répartition des financements restent les soucis majeurs pour une réussite dans la politique de l’ADEPME. Cette plaie de l’ADEPME représente un mal qui est partagée par toutes les structures d’accompagnement au Sénégal et même pire car au Sénégal en dehors de l’ADEPME il n’existe pas une autre structure d’une telle envergure au Sénégal et ayant un aussi riche chapelet de service.
Pour résoudre ce problème et inverser la perception négative qu’ont les acteurs des pratiques d’accompagnement au Sénégal, il est suggéré une modélisation de la relation d’accompagnement. Cette modélisation de la relation d’accompagnement invite les parties prenantes à une amélioration des pratiques. Elle est avant tout une relation de partenariat et dans ce cas, chaque partie doit être sincère et coopérer afin que les objectifs respectifs puissent se réaliser. Quelques actions sont nécessaires pour rendre l’accompagnement efficace : le partage de la vision globale de l’accompagnement par les structures et les conseillers à la création d’entreprise ; le développement de programmes de formation des accompagnateurs et des programmes de formation des entrepreneurs ; l’implication des porteurs de projets dans le processus d’accompagnement jusqu’à la consolidation pour leur permettre d’acquérir et de mettre en pratique le savoir transféré en ne se limitant pas uniquement la formation dite théorique ; C’est ce qui permettra l’acquisition de compétences par le phénomène de l’apprentissage. Par ailleurs dans un souci d’efficacité la mise en réseaux des structures d’accompagnement constitue une voie très adaptée avec une orientation des porteurs de projets pour mutualiser leurs ressources notamment informationnelles. Aussi envisageons en termes de perspectives de traduire cette modélisation en hypothèse de travail qui sera testé dans le cadre de l’étude quantitative portant sur les réseaux d’accompagnement au Sénégal surtout avec le RESAMPE qui tente tant bien que mal de venir combler le gap laissé par l’ADEPME dans l’accompagnement des PME au Sénégal tout en se liant à l’ADEPME pour la continuité et l’amélioration de ces résultats. Bien qu’ayant des perspectives prometteuse le RESAMPE est elle bien partie pour relever le défi ou même suivra t’il l’exemple des anciens qui n’ont fait que effleurer le problème de l’accompagnement à la création et la consolidation d’entreprise au Sénégal.
Annexe
FICHE DE PRESENTATION DE L’ADEPME
nom de l’Institution
|
Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et
Moyennes Entreprises
|
Nature de l’institution
|
Agence autonome
|
Adresse du siège
|
9, Fenêtre Mermoz, BP 333 Dakar Fann Sénégal
|
Tél.
|
(00 221) 869 70 70
|
Fax
|
(00 221) 860 13 63
|
Site web
|
|
E-mail
|
|
Contact
|
Mme Marie Thérèse DIEDHIOU
|
Fonction
|
Directeur Général
|
Date de création et statut
|
2001 par décret
|
Produits / services offerts
domaines d'activité
|
services / produits offerts
|
secteurs d'intervention
|
critères d'éligibilité
|
- Encadrement d'entreprises
- Organismes travaillant avec les PME
|
- Montage de projets
- Pré diagnostic
- Formation
- Information
- Accompagnement à la mise aux normes
- Mise en place plan qualité
- Certification
|
Tous les secteurs
Textiles/confection
Tourisme
Agrobusiness
NTIC
Industries culturelles
Artisanat…
|
- Secteur formel
- Secteur informel
- Toutes activités productrices
- Produits sénégalais
|
Mécanisme de demande d'appui
Procédure
- Lettre de demande d’encadrement
- Visite d’entreprise (PME en activité) après validation de la demande
- Entretien avec le promoteur (création d’entreprise)
- Matrice SWOT du projet
- Appel à consultation restreinte grâce à la base de données des consultants agréés
- Contrat bipartie ADEPME – Consultant
- Exécution de la mission
Documents exigés
- Tout document nécessaire à la compréhension de la mission lorsqu’il s’agit d’entreprises en développement ou en restructuration
structuration du capital,
les comptes,
la situation du passif…
Délai de traitement de dossier
Moyens d’intervention
- Directe (ressources techniques internes ….)
- Intermédiation
- Financement à frais partagés avec la PME
ADEPME : 70 %
PME bénéficiaire : 30%
Conditions
- L’engagement de la PME bénéficiaire à payer sa quote-part
Dispositif pour un suivi - évaluation
- Existence de clause dans le contrat avec le consultant prévoyant le suivi évaluation de la PME sur une période d’un an avec un reporting semestriel
- Existence de tableaux de bord pour un suivi interne de chaque mission
Bibliographie
(OCDE 2001) Encourager les jeunes à entreprendre
BRECHET, J.P (1994). « Du projet d’entreprendre au projet d’entreprise », Revue Français de Gestion. »
SAMMUT S. (2001) « Processus de démarage en petite entreprise : Système de gestion et scénarios », Revue de l’entrepreneuriat, vol. 1 n°1, pp. 51-76.
PAUL, M. (2002). L'accompagnement : une nébuleuse. Éducation permanente, 153 (4),43-56.
ROBERGE, M. (2002). À propos du métier d'accompagnateur et de l'accompagnement dans différents métiers. Éducation permanente, 153 (4) ,101-109.
HOWARD, R. (1990). Can small business help countries compete. Harvard Business Review, 68(6), 2-12.
BARES, F. (2004). La mutation de l'accompagnement à la création d'entreprises : regards croisés d'une déclinaison locale de la politique nationale.
COURS FACE (Formation des accompagnateurs en création d’entreprise).